mercredi 31 juillet 2013

CONTRE GIORGIO DE CHIRICO


CI GIT GIORGIO DE CHIRICO-Photographie représentant une parodie d'un tableau de De Chirico faite pour La Révolution surréaliste. (n° 11, 15 mars 1928)

Le photographe est anonyme mais il semblerait que le montage soit de Breton et Aragon.
Annotation manuscrite d'André Breton au dos : « Prière de soigner particulièrement ce cliché. »


En 1923, le groupe Valori Plastici rompt avec le futurisme en publiant une sorte de manifeste Le Néo-classicisme dont le « ton paraît [...] bien proche du fascisme arrivé au pouvoir. » C'est alors que Chirico adhère à Valori Plastici. Il peint ses séries de Villes romaines, Fils prodigue et Argonautes à la grande déception d'André Breton : « Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel... Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré. »
La rupture définitive avec les surréalistes intervient en 1928. En réponse à sa nouvelle exposition organisée par Paul Guillaume, les surréalistes organisent une contre-exposition à laquelle ils donnent pour titre Ci-gît Giorgio De Chirico]. Dans un compte rendu de cette exposition, Raymond Queneau conclut « qu'il est inutile de s'attarder derrière [ce] grand peintre [...] Une barbe lui a poussé au front, une sale vieille barbe de renégat. » Cinquante ans plus tard, De Chirico répondra : « J'aurais préféré qu'on s'occupe de moi d'une façon plus intelligente. Mais je ne peux rien faire contre. »
La polémique n'empêche pas Chirico de poursuivre son œuvre dans une voie plus académique mais aussi plus rémunératrice. Il s'entoure d'aides pour reproduire ses propres tableaux et investir ainsi les marchés européen et américain de l'Art, déclinant à l'infini ses tableaux dans son style métaphysique.

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